Aides pour micro-entrepreneur : le guide complet en 2025
Publié le 10 janvier 2022
Mis à jour le 14 avril
9 min. de lecture
Publié par Victoria Grimaldi
Relu par Amandine Dujardin
Mis à jour le 14 avril
9 min
Lorsqu'on se lance dans l'entrepreneuriat, un coup de pouce est toujours bienvenu ! La bonne nouvelle, c’est que vous avez le droit à de nombreuses aides pour créer votre micro-entreprise et la développer. Mais ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver !
Pour vous aider, nous vous avons récapitulé les principales aides : exonérations fiscales et sociales, aides financières, aides de France Travail... Vous saurez tout sur les aides existantes et les conditions d'éligibilité pour démarrer sereinement.

N°1 : l'ACRE et les exonérations de charges sociales
L’ACRE est l’acronyme d’Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise. Elle donne droit à des réductions de cotisations sociales sur une période d'un an.
L'ACRE en micro-entreprise
Comment bénéficier de l’ACRE ?
Pour bénéficier de l'ACRE, les micro-entrepreneur·ses doivent répondre à un critère d'éligibilité :
demandeur d’emploi indemnisé ou potentiellement indemnisable ;
être demandeur d’emploi non indemnisé ayant au moins 6 mois d’inscription à France Travail au cours des 18 derniers mois ;
avoir entre 18 ans et 25 ans révolus (soit en dessous de 26 ans moins 1 jour) ;
avoir moins de 30 ans maximum et reconnu·e handicapé·e ;
avoir moins de 30 ans et ne pas remplir les conditions d’activité antérieure pour pouvoir ouvrir droit aux allocations chômage ;
être bénéficiaire de certaines aides sociales : RSA, ASS ;
être salarié·e ou licencié·e d’une entreprise en sauvegarde de justice, en liquidation judiciaire ou en redressement judiciaire et reprendre tout ou partie de cette entreprise ;
créer une micro-entreprise dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) ;
être bénéficiaire de la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) ;
avoir conclu un contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape).
Pour les retrouver, nous vous conseillons notre article détaillé sur l'ACRE en micro-entreprise.
Avec votre statut, vous devrez obligatoirement faire une demande d'ACRE sur le site de l'Urssaf pour pouvoir en profiter dès la création de votre micro-entreprise.

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À quoi l'ACRE donne-t-elle droit ?
L’exonération de début d'activité est très intéressante pour les micro-entrepreneur·ses car elle constitue une réduction de 50 % des charges sociales sur 1 an.
Quels sont les taux de l’ACRE ?
Les taux de l'ACRE en micro-entreprise dépendent de votre catégorie d'activité.
Voici un tableau résumant ces différents taux :
Taux de cotisations en micro-entreprise en métropole
Catégorie d'activité | Taux de cotisations classique | Taux de cotisations avec ACRE |
---|---|---|
Vente de marchandises | 12,3 % du CA | 6,2 % du CA |
Prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) | 21,2 % du CA | 10,6 % du CA |
Autres prestations de services et activités libérales (BNC) | 24,6 % du CA | 12,3 % du CA |
Professions libérales relevant de la Cipav | 23,2 % du CA | 13,9 % du CA |
Location de meublés de tourisme classés (BIC) | 6 % du CA | 3 % du CA |
🔎
Envie d'en savoir plus ? Voici comment demander l'ACRE.
L'exonération de charges sociales dans les départements d’Outre-mer
Qu’est-ce que cette exonération ?
L’État encourage vivement l’entrepreneuriat dans ses départements d’Outre-mer, c’est-à-dire en Guyane, à la Réunion, en Guadeloupe, en Martinique, à Saint-Barthélémy et à Saint-Martin en permettant à ces entrepreneur·ses de payer leurs cotisations sociales à des taux réduits pendant 3 ans.
🚨
Les micro-entrepreneurs à Mayotte bénéficient d'une exonération totale de charges sociales jusqu'à nouvel ordre suite au passage du cyclone Chido.
Qui y a droit ?
Facile : les auto-entrepreneur·ses qui domicilient leur entreprise dans les DROM-COM (DOM-TOM) ! Il ne faut pas être salarié, ni assimilé salarié.
À quoi donne-t-elle droit ?
Selon l'article D756-5 du Code de la Sécurité sociale, pour les micro-entrepreneur·ses exerçant dans les DOM, des taux réduits de cotisations sont appliqués :
1/6 des taux pleins de métropole si vous êtes artisan, commerçant ou professionnel libéral non réglementé (jusqu’à la fin du 7ème trimestre qui suit celui au cours duquel vous avez débuté votre activité) ;
1/3 si vous êtes un pro libéral réglementé (jusqu’à la fin du 7ème trimestre qui suit celui au cours duquel vous avez débuté votre activité) ;
1/2 des taux pleins de métropole entre la fin du 8ème trimestre d’activité jusqu’à la fin de la 3ème année civile d’activité (que vous soyez artisan, commerçant ou professionnel libéral) ;
2/3 des taux pleins de métropole à compter de la 4ème année d’activité.
Les taux de cotisations des auto-entrepreneurs en Outre-mer
Voici un tableau explicatif des taux de cotisations sociales applicables dans les DOM année après année :
Taux de cotisations en micro-entreprise dans les DOM
Catégorie d'activité | Jusqu'à la fin du 7e trimestre civil suivant celui de début d'activité | Du 8e trimestre civil suivant celui de début d'activité jusqu'à la fin de la 3e année civile d'activité | Taux à partir de la 4e année civile (taux pleins dans les DOM) |
---|---|---|---|
Vente de marchandises | 2,1 % | 6,2 % | 8,2 % |
Prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) | 3,6 % | 10,6 % | 14,2 % |
Autres prestations de services et activités libérales (BNC) | 4,1 % | 12,3 % | 16,4 % |
Professions libérales relevant de la Cipav | 7,8 % | 11,6 % | 15,5 % |
Location de meublés de tourisme classés (BIC) | 1 % | 3 % | 4 % |
*Ces taux réduits s’appliquent durant 24 mois à compter de la date de votre début d’activité.
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Les taux de cotisations étant réduits dans les DOM-TOM, ces départements ne sont pas concernés par l'ACRE.
N°2 : l'exonération de Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)
La cotisation foncière des entreprises (CFE) est une taxe obligatoire qui doit être payée par les micro-entrepreneurs (même si vous n'avez pas de local pour votre activité !).
Les auto-entrepreneur·ses bénéficient d'une exonération de la cotisation foncière des entreprises la première année d'activité. Pour en bénéficier le plus longtemps possible, il est donc intéressant de devenir auto-entrepreneur·se en début d'année civile.
Les années suivantes, les micro-entrepreneur·ses qui réalisent un chiffre d'affaires de 5 000 € ou moins continuent d'en être exonérés.
Qui plus est, certaines professions sont toujours exonérées de CFE :
artiste (peintre, sculpteur, graveur, dessinateur, photographe auteur, auteur, compositeur, artiste lyrique et dramatique) ;
vendeur à domicile indépendant ;
sportif ;
exploitant agricole ;
propriétaire qui loue une partie meublée de son habitation ;
artisan ;
pêcheur, etc.
Il existe d’autres cas pour lesquels une exonération est possible. Voici tous les moyens pour bénéficier d’une exonération de CFE et si vous voulez aller plus vite, vous pouvez tester notre simulateur juste ici 👇.

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Il ne faut pas oublier de réaliser votre déclaration initiale de cotisation foncière des entreprises pour pouvoir profiter de cette exonération.
N°3 : l’exonération d’impôt suivant l'implantation de votre auto-entreprise
Peu d'auto-entrepreneur·ses en sont conscient·es mais suivant le lieu de domiciliation de leur micro-entreprise, ils peuvent bénéficier d'avantages fiscaux.
Afin de redynamiser leurs territoires, certaines collectivités territoriales (villes, départements, régions) permettent une exonération d’impôts sur le bénéfice et/ou de cotisation foncière des entreprises (CFE). C’est trop beau pour être vrai ? Et pourtant ! Elle dure même jusqu’à 5 ans.
C'est le cas par exemple si votre auto-entreprise est implantée dans :
une zone franche urbaine (ZFU) : zones concernées ;
un bassin d'emploi à redynamiser (BER) : zones concernées ;
une zone de restructuration de la défense (ZRD) : zones concernées ;
un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPPV) : zones concernées.
Les zones de revitalisation rurale (ZRR), les bassins urbains à dynamiser (BUD) et les zones d’aides à finalité régionale (AFR) ne rentrent pas dans le champ des exonérations fiscales pour les micro-entrepreneur·ses.
N°4 : les aides de France Travail pour les micro-entrepreneurs (ARE et ARCE)
L'ARE : vos allocations chômage mensuelles
Qu’est-ce que l’ARE ?
L’ARE est l’allocation d’Aide au Retour à l’Emploi. On l’appelle aussi l’allocation chômage, voire même "le chômage".
Qui a droit à l’ARE ?
Pour percevoir l’ARE, il faut :
avoir travaillé un certain temps ;
avoir été privé involontairement de son emploi ;
être plus jeune que l’âge de la retraite ;
être inscrit·e sur la liste des demandeurs d’emploi ;
être en recherche active d’un nouveau travail.
À quoi donne droit l’ARE ?
L’ARE est une allocation, c’est-à-dire une somme d’argent versée par France Travail à un bénéficiaire. Son montant dépend du salaire du précédent emploi, vous pouvez utiliser ce simulateur pour estimer vos futures allocations.
Sans revenu, vous en disposez dans son intégralité, et si vous travaillez (en tant qu’indépendant), vous percevrez un montant ajusté en fonction des revenus perçus par le biais de votre auto-entreprise.
Et petit bonus, les jours non indemnisés sont reportés et augmentent la durée pendant laquelle vous pouvez en bénéficier !

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ARCE : vos allocations chômage sous forme de capital
Qu’est-ce que l’ARCE ?
L’ARCE est l’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise. C’est en réalité une partie de votre ARE versée sous forme de capital. Vous devez choisir entre l’ARE ou bénéficier de l’ARCE, c’est l’un ou l’autre.
Qui a droit à l’ARCE ?
Pour percevoir l’ARCE, il faut être éligible à l’ARE et créer une entreprise.
À quoi donne droit l’ARCE ?
L'ARCE correspond à 60 % du montant total restant d'ARE, versé en deux temps, sous forme de capital.
La première moitié est versée lors de la demande, et la seconde au bout de 6 mois d'activité avérés.
En cas d'arrêt de l'entreprise, les indemnités restantes peuvent recommencer à être versées en tant qu'ARE, si vous vous réinscrivez en tant que demandeur d'emploi.
N°5 : les aides de la CAF en micro-entreprise
Le RSA
Vous touchiez le RSA avant de créer votre micro-entreprise ? Bonne nouvelle : il est possible de cumuler une auto-entreprise avec le RSA. Pour faciliter votre création d’entreprise, celui-ci sera maintenu au même montant pendant les 3 premiers mois de votre activité.
Il est ensuite recalculé, maintenu ou supprimé en fonction de votre chiffre d'affaires (CA).
La prime d'activité
Un·e auto-entrepreneur·se peut demander la prime d'activité sous conditions :
avoir plus de 18 ans ;
être français et habiter en France de façon stable ;
être de nationalité française, de nationalité étrangère en situation régulière en France depuis au moins 5 ans, ou ressortissant·e de l’Espace économique européen (EEE) ou de la Suisse ;
ne pas être en disponibilité, congé parental, sabbatique, congé sans solde ou travailleur·se détaché·e ;
exercer une activité professionnelle et percevoir un revenu inférieur à certains plafonds.
Cette aide versée tous les mois par la CAF selon vos revenus trimestriels.
👉 Nous vous expliquons comment faire la demande pour la prime d'activité.
N°6 : les aides de l’Agefiph pour les personnes en situation de handicap
Qu’est-ce que cette aide ?
Il s'agit d'une aide de l’État via l’Agefiph. Elle encourage la création ou la reprise d'une entreprise par une personne handicapée.
Comment bénéficier de l'Agefiph ?
Pour percevoir cette aide, il faut bien évidemment être reconnu comme travailleur handicapé par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) et diriger une entreprise.
Sont exclues les activités saisonnières, les associations, les Sociétés Civiles Immobilières, les Entreprises d’Insertion par l’Activité Économique et les Sociétés non déclarées.
Il faut également disposer d'un apport personnel de 1 200 €.
À quoi donne droit l'Agefiph ?
Cette aide est d’un montant d’au moins 3 000 € pour un projet d'un montant au moins égal à 7 500 €.
Elle se demande avec l’aide d’un responsable Agefiph.

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N°7 : les aides des régions (ancien NACRE)
Le dispositif NACRE (nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’une entreprise) relève désormais de la compétence des régions.
Qui peut en bénéficier ? Les bénéficiaires sont définis au cas par cas par les régions, tout comme les modalités de fonctionnement.
Concrètement, le NACRE peut être :
un accompagnement pour structurer financièrement l'entreprise ;
une aide au montage du projet et au démarrage ;
une aide pour développer l'entreprise.
Les principaux dispositifs régionaux 🔎
Auvergne-Rhône-Alpes : Je lance mon projet ;
Bourgogne-Franche-Comté : Accompagnement à la création reprise entreprise ;
Bretagne : PASS Création ;
Grand Est : BE Est entreprendre #Parcours ;
Île-de-France : Entrepreneur #Leader ;
Hauts-de-France : le Chéquier starter ;
Normandie : Ici, je monte ma boîte ;
Occitanie : programme Créer une entreprise ;
Pays de la Loire : Parcours Entrepreneur ;
Provence Alpes Côte d'azur : Mon projet d'entreprise ;
Nouvelle Aquitaine : Entreprendre la région à vos côtés ;
Centre-Val de Loire : Pass création.
N°8 : la garantie égalité femmes (ex FGIF)
Ce dispositif vise à aider les femmes à créer leur entreprise en les aidant à obtenir un prêt plus facilement et à commencer leur vie d’entrepreneure avec une certaine sécurité financière.
Sur un prêt souscrit pour financer un investissement ou du BFR, le dispositif se porte garant jusqu’à 80 % du montant du prêt (jusqu’à 50 000 €) de montant garanti. La durée maximale du prêt est de 84 mois.
🙍♀️
En tant que femme entrepreneure, vous avez aussi des réseaux professionnels dédiés (exemple : Force Femmes) et des prix réservés.
N°9 : les prêts d’honneur
Les prêts d’honneur sont accordés par des organismes à but non lucratif comme le Réseau Entreprendre ou Initiative France.
Ces prêts sont particulièrement intéressants car ils sont sans taux d’intérêt ni garantie. Ils peuvent aller de 3 000 € et 90 000 € en moyenne et sont remboursables sous 1 à 7 ans.
N°10 : le microcrédit de l'ADIE
Les microcrédits sont des prêts à faible montant destinés aux créateurs d'entreprise ne pouvant accéder aux solutions bancaires classiques proposées par les banques.
Le montant de ces prêts peut atteindre 17 000 € avec un taux d'environ 8 à 9 %.
L'Adie (Association pour le Droit à l'Initiative Économique) vous permet ainsi de bénéficier d'un coup de pouce pour financer votre activité. Le plus ? L'Adie vous accompagne également via des formations et un coaching personnalisé.
✨
Shine et l'Adie s'allient pour vous aider à financer votre activité. Grâce à l'Adie, obtenez rapidement et simplement un prêt pour développer votre entreprise. Cliquez ici pour connaître les détails de l'offre !
Tableau récapitulatif des aides en micro-entreprise
Les aides en micro-entreprise
Conditions | Contenu | |
---|---|---|
Exonération de cotisation foncière des entreprises | Pour tous les micro-entrepreneurs, la première année d'activité | Exonération de CFE |
ACRE | Sous conditions (moins de 26 ans, demandeur d'emploi, bénéficiaire de minima sociaux...) | Exonération de 50 % des cotisations sociales la première année |
Exonération de charges sociales en Outre-mer | Pour les micro-entreprises implantées en Outre-mer | Exonération de cotisations sociales |
Exonération impôt en fonction de l'implantation de votre entreprise | Pour les micro-entreprises situées dans certains territoires (BER, QPV, ZFU...) | Exonération fiscale et/ou sociale |
Aides de France Travail (ARE ou ARCE) | Être demandeur d'emploi | Cumuler son chômage avec ses revenus d'entreprise tous les mois (ARE) ou sous forme de capital (ARCE) |
Aides de la CAF | Sous conditions de ressources | Avoir un complément financier |
Aides des régions (ex NACRE) | Sous conditions | Accompagnement, prêt... (variable selon les régions) |
Garantie égalité femmes | Pour les femmes entrepreneures | Garantie bancaire |
Aides de l'AGEFIPH | Pour les personnes en situation de handicap | Aide de 3 000 € |
Micro-crédit | Pour les personnes ayant des difficultés à accéder à un prêt bancaire | Prêt jusqu'à 17 000 € |
Prêt d'honneur | Pour tous | Prêt complétant un prêt bancaire sans intérêt ni garantie |
Et maintenant, voici 10 aides à la création d’entreprise que vous devriez connaître.
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