Reprendre une entreprise en 7 étapes clés
Publié le 4 février 2023
par Anais Robin
9 min. de lecture
Publié par Anais Robin
Mis à jour le 2 août
9 min
Alternative intéressante à la création d’entreprise, la reprise d’entreprise permet de devenir entrepreneur·se en s’appuyant sur une structure préexistante. La reprise représente alors un gain de temps et d’énergie pour le ou la repreneur·se. Toutefois, cela ne s’improvise pas. Pour réussir une reprise d’entreprise, un plan d’action doit être mis en place et plusieurs étapes doivent être suivies. Zoom sur l’opération de reprise ! 🔎
Pourquoi reprendre une entreprise ?
Avant de s’intéresser aux étapes de la reprise d’entreprise, voyons ensemble les avantages que présente une telle opération.
Contrairement à la création d’entreprise où vous commencez de zéro, la reprise d’entreprise vous permet de bénéficier d’une structure déjà existante et donc de fondations déjà mises en place.
C’est un gain de temps non négligeable ! ⌚
Le début d’activité pour une entreprise nouvellement créée peut être particulièrement complexe.
En reprenant une entreprise, vous pouvez profiter :
de la clientèle ;
du personnel ;
des équipements ;
du local ;
du réseau de fournisseurs de l’ancien établissement.
Vous limitez donc les risques d’échec, ce qui représente un important gage de sécurité.
Tous les éléments sont en place pour vous permettre de vous dégager un revenu assez rapidement. Vous le savez sans doute, lors d’une création d’entreprise, il est plutôt rare d’être rémunéré·e dès le départ.
Bien sûr, la reprise d’entreprise n’est pas sans risques ! Procéder à une telle opération peut s’apparenter à un investissement, et comme pour tout investissement, des risques sont à prévoir.
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Étape n°1 : définition du projet de reprise d’entreprise
La durée entre le début de la procédure et la reprise d’une entreprise est en moyenne de 6 à 12 mois. C’est pourquoi il est important d’anticiper la reprise et de la préparer.
Dans un premier temps, vous devez faire mûrir votre projet, vous demandez quels sont vos objectifs et vos motivations, vos points forts et vos points faibles.
Vous devez également définir votre projet en répondant à différents critères tels que :
la région de l’entreprise ;
son secteur d’activité ;
son type ;
sa cible ;
ou encore sa taille.
Possédez-vous les compétences nécessaires pour reprendre une entreprise dans le secteur souhaité ? Si ce n’est pas le cas, vous pouvez suivre une formation ou faire appel à un·e professionnel·le pour vous épauler.
Autre point clé : vous devez définir clairement les ressources financières dont vous disposez et les concessions que vous êtes prêt·e à faire pour mener à bien votre projet.
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Cette phase est une étape clé. Plus vous la soignerez, plus vous donnerez des bases solides à votre projet de reprise d’entreprise. Vous gagnerez alors en efficacité pour les étapes suivantes.
Étape n°2 : recherche de l’entreprise à reprendre
Généralement, les entreprises à reprendre sont nombreuses. Vous devez donc affiner votre recherche pour trouver l’entreprise qui vous convient.
Pour trouver l’entreprise à reprendre, de nombreuses possibilités existent. Vous pouvez par exemple :
se rapprocher des CCI des régions ciblées ;
rejoindre des clubs de repreneurs·ses ;
créer des alertes en ligne ;
activer vos réseaux ;
prospecter les entreprises ;
publier une offre en ligne…
Lorsqu’une entreprise vous semble intéressante, vous pouvez organiser une rencontre avec le ou la dirigeant·e afin de lui poser des questions et de recueillir un maximum d’informations.
Cet entretien vous permettra notamment de :
sonder le climat interne ;
évaluer les motivations du ou de la cédant·e ;
identifier plus précisément l’entreprise.
Généralement, lorsque l’entreprise est intéressante, le ou la repreneur·se est rapidement désigné·e. C’est pourquoi il faut faire preuve de réactivité.
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Étape n°3 : évaluation de l’entreprise à reprendre
Pour prendre une décision réfléchie, l’entreprise à reprendre doit être diagnostiquée et évaluée.
La réalisation d’un diagnostic
La réalisation d’un diagnostic de reprise d’entreprise permet de réaliser un premier chiffrage de la valeur de l’entreprise à reprendre.
Pour cela, un diagnostic doit être réalisé sur différents points :
des moyens et des outils dont dispose l'entreprise ;
de l’activité et du marché ;
des finances ;
de l’humain ;
des règles juridiques ;
de l’aspect qualité-sécurité-environnement (QSE).
Ces différents diagnostics vont dégager les points forts et les points faibles du projet.
La réalisation d’une évaluation
L’évaluation permet d’obtenir une valorisation de l’entreprise ciblée et d’apprécier le prix demandé par le ou la cédant·e.
Pour la mener à bien, quatre étapes doivent être réalisées :
la collecte d’informations (liasses fiscales, bilans, fiches de paie, contrats de bail, liste du matériel, statuts, arrêté de situation comptable…) ;
les diagnostics préalables (interne et externe à l’entreprise) ;
le retraitement économique des informations ;
le choix de la méthode d’évaluation.
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Si l'évaluation ne permet pas de fixer un prix final, elle permet d’avoir une approche globale de la valeur de l’entreprise et sert de base afin de mener à bien les discussions. Le prix final d'une entreprise est fixé après les négociations.
Étape n°4 : lettre d’intention et audit d’acquisition
Au fur et à mesure que les discussions avancent et que la situation s’éclaircit, la rédaction d’une lettre d’intention peut avoir lieu afin de formaliser certains éléments du dossier. Elle aboutit généralement à la réalisation d’un audit.
La rédaction d’une lettre d’intention
La lettre d’intention reprend les éléments de la négociation et exprime les intentions du ou de la repreneur·se. Elle permet de voir si les parties sont en phase. La signature de la lettre engage les deux parties. Ce document permet de clore les négociations.
La rédaction d’un tel document peut par exemple avoir lieu :
suite à la demande du ou de la cédant·e qui souhaite clarifier les intentions de l’éventuel·le repreneur·se avant de lui transmettre certaines données confidentielles ;
en tant que repreneur·se, elle permet d’obtenir un accord sur certains points et donc d’engager des moyens et de passer du temps à réaliser l’audit de l’entreprise.
La réalisation de l’audit d’acquisition
La rédaction de la lettre d’intention permet généralement de passer à l’étape suivante : la réalisation d’un audit d’acquisition. Réalisé par un ou une professionnel·le dans le domaine comme un·e expert·e-comptable, un·e banquier·e ou un·e avocat·e, l’audit d’acquisition vérifie l’absence d’écart entre le diagnostic réalisé et la situation réelle de l'entreprise à reprendre.
Dès que la mission est terminée, un rapport d’audit d’acquisition est transmis au ou à la potentiel·le repreneur·se. Il récapitule :
les réserves existantes ;
les points forts et les points faibles de l’entreprise à reprendre ;
les solutions envisageables.
Une fois ce document en main, le ou la potentiel·le repreneur·se est libre de décider si il ou elle souhaite poursuivre ou non l’aventure.
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Le coût de l’audit d’acquisition varie en fonction de la situation et du niveau d’expertise du ou de la professionnel·le.
Étape n°5 : montage du plan de l’opération de reprise
Ce plan va permettre d’optimiser l’opération de reprise tant d’un point de vue juridique, que fiscal et financier. Il est donc essentiel pour la réussite d’une telle opération.
Le montage juridique de l’opération de reprise
Une reprise d’entreprise peut s’effectuer de différentes manières. Elle peut par exemple concerner l’acquisition de titres, l’acquisition de titres via une holding, l’acquisition d’un fonds de commerce ou encore l’acquisition d’une branche d’activité. Le ou la repreneur·se doit choisir le type de montage juridique qu’il ou elle retient pour effectuer l’opération de reprise.
En fonction de l’option choisie, les conséquences juridiques, fiscales et financières diffèrent. Ce choix ne doit donc pas être fait à la légère.
La réalisation d’un business plan de reprise
On peut dire que le business plan du projet de reprise est à la fois son CV et sa lettre de motivation. Ce document présente en détail l’ensemble du projet ainsi que l'évolution attendue. Comme pour tout projet entrepreneurial, le business plan doit être rédigé de manière attrayante et complète.
Ce document stratégique ne se résume pas à de simples données financières. Le ou la repreneur·se doit présenter l’étendue de :
son projet ;
son passé ;
son expérience ;
ses compétences ;
ses appuis ;
et l’état de la concurrence.
Il va à la fois permettre d’appuyer les demandes de financement auprès des partenaires et des investisseurs·ses, et également de réévaluer le projet de reprise et de confirmer sa viabilité.
La construction du plan opérationnel de reprise et la stratégie
Cette étape permet de budgétiser les actions qui sont envisagées. Le plan va détailler la stratégie que le ou la repreneur·se souhaite mettre en place après la reprise de l’entreprise.
Il va concerner différents points :
les dépenses ;
le personnel ;
les approvisionnements ;
les investissements ;
la production ;
la partie commerciale.
Le montage financier de l’opération de reprise
Afin de mener à bien le projet de reprise, il est nécessaire de rassembler les financements nécessaires. En fonction de la situation personnelle du ou de la repreneur·se et de son projet, le financement peut se faire grâce à la combinaison de différentes sources de financement.
Voici quelques exemples de solutions de financement pour une reprise d’entreprise :
les fonds propres (apport personnel) ;
la love money (argent des proches) ;
les business angels (investisseurs externes) ;
les prêts d’honneur (crédit à taux d'intérêt zéro) ;
les prêts bancaires.
La réalisation du prévisionnel de la reprise
Le prévisionnel va reprendre le dernier arrêté comptable et va détailler financièrement le plan de reprise sur les années à venir.
Un bilan et un compte de résultat prévisionnel, un plan de financement et un tableau de trésorerie mensuel doivent être établis lors de la réalisation de ce prévisionnel.
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Étape n°6 : conclusion d’un protocole d’accord
Généralement, les négociations se tiennent avant et pendant l’élaboration du plan de reprise.
Afin de se décider, le ou la repreneur·se doit prendre le temps et ne pas se précipiter.
Une fois les négociations terminées et lorsque les parties sont d’accord sur les modalités de la reprise, le moment est venu de rédiger le protocole d’accord. C’est l’acte le plus important pour une opération de reprise.
Cet acte juridique va venir matérialiser l’accord entre les parties, en consignant l’ensemble des points importants des négociations, les droits et obligations des parties et les conditions de réalisation de la cession de l’entreprise. Il engage les deux parties à aller au bout du processus de reprise.
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L’opération de reprise étant plutôt complexe, il est vivement conseillé de faire appel à un·e professionnel·le avant de se prononcer et de se lancer dans une telle opération.
Étape n°7 : le closing
Dernière étape et pas des moindres : le closing.
Une fois le protocole d’accord signé, les parties vont pouvoir engager l’ensemble des procédures nécessaires à la reprise de l’entreprise.
Il s’agit :
du déblocage des fonds ;
de la signature de l’acte de cession ;
de l’accomplissement des formalités administratives.
Et après ?
Une fois le protocole d’accord conclu entre les parties, le ou la repreneur·se doit être réactif·ve.
Afin d’être opérationnel·le et maximiser les chances de succès, il ou elle doit rencontrer les différents partenaires économiques ainsi que les salarié·es !
Pour faciliter la période de transition, il ou elle peut faire appel à du tutorat ou bien au ou à la cédant·e afin qu’il ou elle l’accompagne au début de cette nouvelle aventure. Le changement sera plus simple et la reprise plus facilement acceptée par les différents acteurs de l’entreprise.
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Il n’est par rare qu’après la reprise d'une entreprise, une période de flottement se fasse ressentir. Il ne faut toutefois pas abandonner. Le ou la repreneur·s doit remplir le rôle de l'ancien·ne dirigeant·e.
La reprise d’entreprise : l’heure du récap !
Comment reprendre une entreprise ? Comme ça :
construire son projet de reprise d’entreprise ;
partir à la recherche de l’entreprise idéale à reprendre ;
effectuer un diagnostic de l’entreprise visée ;
rédiger une lettre d’intention et réaliser un audit d'acquisition ;
procéder au montage du plan de l’opération de reprise ;
négocier le prix et conclure le protocole d’accord ;
procéder au closing.
Gardez à l’esprit que la période de transition peut être complexe. Le ou la repreneur·se doit être réactif·ve !
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