Bilan 2023 : une empreinte carbone sous contrôle
Publié le 31 janvier
par Alice Gaulier
7 min. de lecture
Publié par Alice Gaulier
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Comme nous nous y étions engagés il y a 5 ans, nous mesurons notre empreinte carbone et en partageons publiquement les résultats. Le premier bilan a été réalisé en 2019, suivi des bilans de 2020, 2021, et 2022.
Nouvelle année, nouveau bilan !
Il est l’heure de vous présenter les résultats de notre enquête et surtout, les enseignements que nous en tirons, pour éventuellement aider d’autres entreprises.
Nos émissions, selon nos estimations
D’après nos estimations, Shine a été responsable en 2023 de l’émission d’environ 850 tonnes de CO2 en 2023.
850 tonnes, ça fait beaucoup de CO2 (c’est l’équivalent de 425 allers-retours en avion Paris - New York). Mais pour une entreprise qui compte 300 salarié·es partout en France et plus de 100 000 client·es, c’est une empreinte très faible.
Comment est-ce possible ?
Déjà parce que Shine est une entreprise de services dont l’ensemble de l’activité est en ligne, mais surtout parce que nous avons mis en place un certain nombre d’initiatives qui nous permettent de limiter notre empreinte depuis les 5 dernières années.
Alors, quels enseignements avons-nous tirés de ce nouveau bilan ?
Laissez-nous vous raconter.
La constance des 3 postes d’émission principaux sur nos bilans carbone
La répartition du bilan n’a pas sensiblement changé depuis notre premier bilan carbone en 2019. C’est donc sans surprise que nous retrouvons le marketing et les services bancaires en tête des postes les plus émissifs.
La publicité
Nos investissements en publicité représentent près de la moitié de notre bilan. Plus précisément, c’est l’empreinte de la publicité en ligne qui a doublé : de 107 tonnes en 2022, nous sommes passés à 207 tonnes en 2023 ! Nous calculons cette empreinte via le calculateur carbone que nous avons développé avec Sami. Si les investissements de la publicité en ligne ont augmenté, les autres investissements marketing ont diminué, ce qui a permis d’éviter une explosion des émissions de CO2 liées au marketing. Le marketing représente au total 370 tonnes.
Les services bancaires
Les services bancaires représentent cette année un quart de notre empreinte. Il s’agit principalement des émissions liées à notre partenaire Treezor, l’architecture financière sur laquelle repose Shine. Ce poste d’émission, sur lequel nous n’avons presque aucun pouvoir, devrait être amené à diminuer à mesure que nous internalisons certains processus.
Notre activité
Le quart restant est constitué de tout le reste lié à notre activité :
les déplacements des équipes ;
notre matériel informatique ;
nos serveurs ;
la fabrication des cartes bancaires ;
et les autres achats.
Les différentes politiques mises en œuvre sur ces sujets nous permettent de circonscrire son impact. Nous continuons donc d’en mettre en place de nouvelles.
Évolution depuis 2019 : une empreinte carbone qui croît moins vite que notre activité
C’est la cinquième édition du bilan carbone de Shine. Nous commençons donc à avoir un recul intéressant sur l’évolution de notre bilan. En valeur absolue, le bilan a augmenté chaque année.
Ce résultat n’est pas surprenant : entre le premier bilan en 2019 et aujourd’hui, nous sommes passés de 30 à 300 collaborateur·ices ! Et pourtant, notre bilan n’a pas été multiplié par 10, ce qui est une bonne nouvelle.
Aussi, l’enjeu pour nous n’est pas de réduire notre bilan en valeur absolue mais de nous assurer qu’il n’augmente pas au même rythme que notre croissance.
Nous pouvons aussi comparer les différents bilans en intensité collaborateur·ices, en divisant le bilan par le nombre moyen de collaborateur·ices que comptait Shine l’année en question.
Ce nouvel éclairage nous montre qu’entre 2022 et 2023 l’intensité collaborateur·ices a diminué d’une demi-tonne de CO2 par collaborateur·ices !
Cette baisse s’explique par une forte augmentation des embauches conjuguée à des investissements marketing contenus.
Les quatre enseignements du bilan carbone 2023
1. Des règles instaurées depuis le début qui payent, même avec un nombre croissant d’employé·es en télétravail partout en France
Le cap a été franchi en cours d’année 2023 : plus de la moitié des employé·es de Shine sont en télétravail, et reviennent une fois par mois dans nos bureaux parisiens. Pourtant, cela n’a pas fait exploser notre bilan.
Ce tour de force a été réussi grâce à une politique très restrictive sur l’usage de l’avion, et l’usage systématique du train pour la France métropolitaine. D’autres règles nous permettent de limiter notre empreinte carbone, comme celle des repas végétariens. Nous en parlons notamment dans cet article qui traite du bilan carbone de notre séminaire.
Enseignement n°1 : avoir mis en place ces règles sur l’avion et le train en parallèle de notre politique de télétravail nous a permis de maintenir une empreinte faible. Il est plus simple de faire changer les habitudes d’une entreprise qui compte 10 salarié·es qu’un PME de 300 personnes !
2. Un déménagement qui n’a pas fait de vagues
Au cours de l’année 2023, nous avons emménagé dans de nouveaux bureaux parisiens. Nous sommes désormais installés sur plusieurs étages, dans un bâtiment restructuré pour pouvoir nous accueillir.
Pour l’aménagement des espaces, nous avons fait appel à la société Yemanja. Nous avons travaillé avec eux pour chiffrer l’empreinte carbone des travaux. Les jours-hommes consacrés, le matériel acheté, la peinture, les meubles, etc., tout y est passé. Nous avons ainsi pu estimer le tout à 6 tCo2e : c’est sensiblement moins que ce à quoi nous nous attendions ! Côté transport, il a été limité : les nouveaux bureaux sont proches des anciens, l’atelier de Yemanja est proche également, et nous avons réemployé certains meubles que nous avions déjà.
Enseignement n°2 : ce qui a émis le plus de CO2 dans notre déménagement, ce sont les nouvelles chaises, tables, et autres meubles que nous avons achetés. Il ne tient qu’à nous de les garder le plus longtemps possible !
3. Un aiguillage compliqué des équipes marketing
Comme évoqué plus haut, notre poste d’émission le plus important est celui lié aux investissements marketing. La hausse est relativement proportionnelle : plus nous investissons en marketing, plus l’empreinte carbone associée augmente.
Alors, comment faire ? Faut-il arrêter ces investissements ? Notre bilan s’en trouverait soulagé de quelques centaines de tonnes de CO2, mais c’est alors toute notre activité qui serait en péril. Ces investissements nous permettent d’acquérir de nouveaux clients, partenaires, et collaborateur·ices. Se retirer laisserait l’espace à d’autres acteurs moins scrupuleux.
Enseignement n°3 : les arbitrages sont difficiles à faire, et nous avons peu de documentation sur laquelle nous appuyer pour savoir dans quelle direction aller. Nous continuons donc à travailler avec de nombreux acteurs du monde de la publicité pour mieux comprendre son empreinte et nos leviers d’actions. Les progrès sont lents, mais un nombre croissant d’acteurs se mobilise sur le sujet, ce qui est une excellente nouvelle.
4. Une flotte informatique à suivre à la trace
Un sujet plus anecdotique en matière de proportion dans notre bilan mais non négligeable est celui de la gestion de notre flotte informatique. Nous avons acheté de nombreux ordinateurs neufs cette année car le nombre d’embauches a fortement augmenté.
Nous aimerions qu’ils soient reconditionnés, mais cela n’a pas toujours été le cas cette année. Pour diverses raisons (des stocks insuffisants au vu des quantités nécessaires, des délais serrés et des besoins parfois spécifiques en fonction de l’usage) nous nous sommes souvent tournés vers du neuf.
Enseignement n°4 : ce sujet sera pris à bras-le-corps pour 2024 pour trouver le meilleur moyen de conjuguer des besoins parfois rapides en ordinateurs et écologie.
Notre trajectoire carbone pour 2024
Pour 2024, notre bilan devrait continuer à augmenter en valeur absolue. Entreprise en croissance, des embauches sont à prévoir ainsi que de nouveaux investissements marketing, entraînant mécaniquement une hausse de notre empreinte globale.
Si le bilan augmente, nous allons toutefois poursuivre nos efforts pour que l’intensité collaborateur·ices, elle, n’augmente pas.
Pour parvenir à limiter notre empreinte carbone en 2024, voici nos différents axes de travail :
continuer à structurer notre politique climat, en faisant en particulier un focus sur les politiques d’achat (entre autres des ordinateurs, comme évoqué plus haut) ;
surveiller l’empreinte grandissante des serveurs informatiques, et comprendre les leviers qui sont à notre disposition ;
continuer à travailler main dans la main avec les équipes marketing pour les aiguiller au mieux, et plus largement avec toutes les équipes de Shine.
L’union fait la force, alors unissons-nous !
Depuis que nous attelons à la tâche de limiter notre empreinte, nous constatons que décarboner certains maillons de notre chaîne de valeur est une tâche ardue, surtout si nous le faisons de façon isolée.
Mais si nous sommes plusieurs à demander des comptes à nos fournisseurs, les lignes bougeront plus vite.