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Pourquoi nous utilisons l’écriture inclusive chez Shine

Estelle Zeliszewski
par Estelle Zeliszewski Publié le 9 février 2022Mis à jour le 31 mars 20236 min. de lect

A priori, pas besoin d’en faire tout un plat. L’écriture inclusive et sa variante la plus visible, le point médian, n’ont aujourd’hui plus grand chose de subversif. Médias, marques, institutions politiques l’utilisent : ce n’est plus un sujet de niche ni d’initiés. Mais voilà : notre manière d’écrire continue à interroger certains de nos clients. Alors nous avons souhaité vous en dire plus sur nos motivations et la manière dont nous utilisons l’écriture inclusive dans nos communications, sur notre site et dans l’appli.

Sommaire
Le masculin l’emporte… et cela nous pose problème
Photo : Kelli Tungay — Unsplash

“Êtes-vous sûr de vouloir supprimer ce bénéficiaire ?”

C’est une phrase anodine, que vous pouvez lire sur n’importe quel compte bancaire. Sauf que chez Shine, il y a un peu plus de 3 ans, cette phrase nous a posé question. Nous étions alors plusieurs à penser que quand on s’identifie au genre féminin, il est très désagréable que l’on nous parle au masculin.

En créant Shine, nous souhaitions rendre l’expérience entrepreneuriale et bancaire accessible et même plaisante, pour tout le monde. Mais une entreprise qui écrit en privilégiant le masculin, comme le voudrait l’Académie française, parle-t-elle vraiment à tout le monde ?

Le 2 novembre 2017, le débat fut donc lancé : “Est-ce qu’on utilise l’écriture inclusive ?”

Voici pourquoi et comment nous avons adopté l’écriture inclusive pour tous nos contenus écrits.

Et cela commence par la page d’accueil de notre site web !

Et cela commence par la page d’accueil de notre site web !

Le masculin l’emporte… et cela nous pose problème

Alors oui, il existe en français la règle du masculin qui “l’emporte” : lorsque l’on parle d’un groupe, dès lors que ce groupe inclut un homme, on genre la phrase au masculin. Cela permet de généraliser et d’éviter les tournures de phrases complexes. Simple et efficace !

Mais voilà : cette règle de grammaire n’a pas toujours existé. Il s’agit d’un choix arbitraire… et sexisteElle n’apparait d’ailleurs qu’au XVIIe siècle, justifiée ainsi par un certain abbé Bouhours : “lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte”. À l’époque, vous vous doutez bien que le pouvoir n’était pas exactement entre les mains des personnes de genre féminin.

La langue est en constante évolution : elle est le reflet de la société et de son époque. Il nous a paru important de réfléchir à d’autres manières d’écrire et d’interroger les règles de grammaire pour rester fidèles à nos valeurs.

Inclure les femmes autant que possible dans le monde de l’entrepreneuriat

Chez Shine, nous voulons rendre l’entrepreneuriat accessible à tous et toutes. Cela passe en partie par nos services qui simplifient les démarches administratives et l’expérience bancaire des indépendant·e·s.

Mais nous devons bien constater que tout le monde n’est pas égal face à l’entrepreneuriat :

  • En France, les femmes représentent 36 % des entrepreneur·e·s ;

  • Une femme a 30 % de chances en moins de lever des fonds auprès de grands investisseurs ;

  • 9 % des fondateurs de start-up s’associent à des femmes.

Ce déséquilibre s’explique par une multitude de facteurs (biais sexistes, manque de représentation, autocensure…), mais le constat est là : l’égalité professionnelle entre femmes et hommes entrepreneur·e·s est loin d’être atteinte.

Alors autant que possible, nous souhaitons montrer aux femmes entrepreneures qu’elles ont leur place, que nous nous adressons aussi à elles. Cela passe par différentes actions qui peuvent sembler plus ou moins importantes, mais que nous voyons comme autant de petits pas vers plus de représentation et d’inclusivité. L’usage de l’écriture inclusive en fait, selon nous, partie.

Bien sûr, rendre le monde de l’entrepreneuriat plus inclusif va bien au-delà des personnes qui s’identifient comme femmes. Nous estimons qu’il est capital de construire notre produit, nos designs, notre contenu pour que chacun·e se sente inclus·e et encouragé·e à entreprendre, quel que soit son genre, son origine sociale, sa couleur de peau, son âge…

À ce sujet, nous vous recommandons ce très bon article de Buffer (en anglais), qui recense plusieurs conseils et exemples concrets pour plus d’inclusivité dans la tech. Si vous avez des ressources sur le sujet qui peuvent nous permettre de nous améliorer, n’hésitez pas à nous les partager en commentaire !

Et en pratique ?

Spoiler alert : ce n’est pas toujours simple.

L’écriture inclusive, c’est un vaste champ de pratiques, dont certaines prêtent à polémique. Soyons honnêtes : nous savions qu’en choisissant d’utiliser le point médian, notamment, nous allions nous attirer les foudres de certains clients. D’ailleurs, au sein même de l’équipe, nous n’avons pas tous et toutes le même avis sur le sujet !

Et puis l’usage du point médian, ou de formules plus longues pour inclure le genre féminin, cela rallonge les textes, et peut faire perdre en clarté. Ce qui peut paraitre contreproductif pour une entreprise qui souhaite simplifier la vie de ses client·e·s.

Comment allier des messages clairs et lisibles à des formules inclusives ? Après 3 ans de pratique, voici les principes que nous appliquons :

Varier les techniques

On a parfois l’impression que l’écriture inclusive se résume à l’usage du point médian, ce signe qui permet d’ajouter la variante au féminin à un mot. Pourtant, c’est loin de se résumer à cela !

  • Nous ajoutons la variante féminine lorsque c’est pertinent : “tous et toutes” plutôt que “tous” ; “nos utilisateurs et utilisatrices” plutôt que “nos utilisateurs”.

  • Nous remplaçons certains termes par des termes neutres (dits “épicènes”), pour éviter de devoir les accorder au masculin ou au féminin : “partenaire” plutôt que “associé·e” par exemple.

  • Cela peut sembler évident, mais en pratique ce n’est pas appliqué partout : lorsque nous parlons de femmes, nous féminisons les noms de leurs métiers : “une ingénieure”“une docteure”“une entrepreneuse” (ou “entrepreneure” si l’on choisit le terme québecois !).

  • Lorsque cela est pertinent, si nous avons besoin de citer des exemples notamment, nous alternons le genre féminin et le genre masculin (“cette aide de l’État s’adresse à toutes les entreprises, que vous soyez commerçant, professionnelle du bâtiment, artisan, consultante…”).

  • Et enfin, nous utilisons le point médian ou le point pour ajouter une variante au féminin sur un nom (“entrepreneur·e”“coiffeur·euse”) ou un adjectif (“courageux·euse”“débutant·e”). Nous préférons ce signe typographique aux parenthèses (“entrepreneur(e)”), car nous le trouvons plus lisible, et qu’il est de plus en plus commun de le voir à l’écrit.

Utiliser l’écriture inclusive en priorité lorsque l’on s’adresse au client

Nous n’utilisons pas l’écriture inclusive partout. Que ce soit dans un article, sur notre site web ou sur le compte pro, si nous pensons que cela risque de compliquer la lecture, nous sélectionnons les passages où nous utilisons l’écriture inclusive.

Comme notre objectif est de parler à tous et toutes, nous avons choisi de l’utiliser en priorité lorsque nous nous adressons au lecteur ou à la lectrice de nos écrits.

Pour reprendre l’exemple de début d’article, cela donnera : “Êtes-vous sûr·e de vouloir supprimer ce bénéficiaire ?”

Nous alternons donc avec la règle “le masculin l’emporte”, lorsque nous estimons que la phrase sera plus fluide à lire ainsi.

Par exemple : “Vous êtes prêt·e à créer votre entreprise ? Pour de nombreux indépendants, les démarches de création sont source de stress”.

Privilégier les formules neutres

Dans notre application notamment, nous disposons d’un espace limité pour faire passer nos messages le plus clairement possible. La fluidité et la clarté sont notre priorité, pour que chaque action soit d’une simplicité enfantine. Le point médian n’est donc pas toujours l’option la plus simple en terme de design.

Quand nous le pouvons, nous privilégions des formules neutres, non genrées. Cela nous permet d’éviter de surcharger nos designs, sans pour autant tout genrer au masculin.

Par exemple, “Êtes-vous sûr·e de vouloir supprimer ce bénéficiaire ?” deviendra “Confirmez-vous la suppression de ce bénéficiaire ?”

Cette question n’est pas simple, et nous nous interrogeons en permanence sur le sujet. Nous n’avons pas trouvé de solution universelle, nous tâtonnons, nous ajustons en fonction des situations.

Surtout, nous ne cantonnons pas cette question à notre manière d’écrire ! Cela passe aussi par nos choix de designs, une représentation de profils diversifiés sur nos publicités ou notre site web, et la mise en place d’une culture d’entreprise inclusive et paritaire au sein de Shine.

Vous voulez en savoir plus sur notre façon de voir le monde et découvrir nos coulisses ? Entrez, c’est ouvert.

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