Comment financer le rachat d’une société ?
Publié le 2 juillet 2022
par Maureen Damman
6 min. de lecture
Publié par Maureen Damman
Mis à jour le 3 septembre 2023
6 min
Vous souhaitez savoir comment financer le rachat d'une entreprise ? 💰 Même si cela est parfois possible, il reste difficile d’acheter "cash" une entreprise grâce à vos apports personnels. Mais en couvrant toutefois en moyenne 30 % de vos besoins d'investissements, vous pourrez obtenir d’autres financements. Faisons le point !
Avant de solliciter un prêt bancaire, vous devrez renforcer votre apport en numéraire pour rassurer vos investisseurs sur votre capacité à trouver du bif. On vous explique.
Comment renforcer votre apport personnel ?
Il existe plusieurs manières de renforcer votre apport personnel :
Demandez le déblocage anticipé de votre épargne salariale 🤑
Si vous êtes salarié, rien de plus simple, contactez le service comptabilité qui vous redirigera vers le bon service pour débloquer votre épargne salariale et celles de vos éventuels associés. La procédure prend généralement de quelques semaines à quelques mois.
Bénéficiez de l'ARCE (aide à la reprise et à la création d'entreprise)
Si vous êtes ou avez été salarié, vous pouvez obtenir l’ARCE. Cette aide est égale à 60 % du reliquat des droits à l'assurance chômage du créateur ou du repreneur au jour de la création ou de la reprise de l’entreprise.
Demandez du love money ❤️
Vos amis, votre famille peut rentrer au capital de votre société en vous donnant une belle somme. Cela lui permet de bénéficier d’avantages fiscaux.
💡
Les dons d'argent effectués au profit notamment d'un enfant ou d'un petit-enfant sont exonérés de droits de mutation dans la limite de 31 865 euros tous les 15 ans.
Sollicitez des business angels 😇
Faites rentrer des investisseurs au capital de votre entreprise en vous adressant à des business angels, des fonds de capital-investissement ou des plateformes de crowdequity.
Le prêt d’honneur 🤝
Associé à un prêt bancaire, solliciter un prêt d'honneur auprès des plateformes d'Initiative France ou du Réseau Entreprendre est une très bonne option pour maximiser votre effet de levier.
Il s'agit d'un prêt d'honneur à taux zéro, octroyé à la personne, d’un montant allant de 1 000 à 80 000 €, sans garantie sur les actifs de l’entreprise ou de son dirigeant.
Ce prêt est d’une durée de 1 à 7 ans, avec un différé de 18 mois.
Le prêt bancaire personnel
Une option envisageable dans toutes les banques ou presque à condition que vous soyez solvable. Vous pouvez en savoir plus par ici.
Faites appel au crowdfunding
Vous pourrez ainsi tester le potentiel de votre marché et l'accueil du public vis-à-vis de votre produit ou service. Les plateformes de crowdfunding abondent, Ulule, Kisskissbankbank… En savoir plus 🇫🇷
Utilisez les comptes courants d’associés
L'avance accordée par l'associé à la société est inscrite dans un compte courant d'associé au passif du bilan de l'entreprise. Ce peut être des montants dus par la société et auxquels il renonce temporairement : rémunération, remboursement de frais, règlement de dividendes, etc, ou des sommes déposées volontairement. L'associé dispose alors d'une créance sur l'entreprise.
🤔 Il faudra donc combiner tout cela stratégiquement pour aller ensuite éventuellement frapper à la porte des investisseurs.
Chez qui peut-on principalement emprunter ?
Qu’il s’agisse de rachat de parts sociales, d’actions, de fonds de commerce, ou de matériels, vous pourrez vous rapprocher :
1/ des banques
Elles peuvent couvrir jusqu’à 70 % du prix d'acquisition de votre rachat d’entreprise, sur une durée moyenne de 7 ans. Ce sont évidemment des acteurs incontournables dans un projet de reprise d'entreprise.
Elles exigent des garanties sur les biens financés, comme :
L’hypothèque s'il y a des murs rachetés lors de la reprise ;
Le nantissement du fonds de commerce ;
Le nantissement des parts sociales ou actions dans le cas d'une reprise de société) par une ou des cautions personnelles.
Un organisme tiers (fonds de garantie ou société de caution mutuelle) peut prendre en charge le risque conjointement avec la banque. On vous raconte tout un peu plus bas.
2/ des crédits vendeurs
Vous pourrez peut-être négocier avec le cédant le paiement échelonné d'une partie du prix du bien allant jusqu’à 50% du prix total, sur une durée allant de 1 et 3 ans.
Pour le cédant, cette pratique lui permet de vendre son entreprise dans de bonnes conditions financières en arrivant à un prix juste et non à un prix écrasé.
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Depuis 2016, le cédant d’une entreprise individuelle de moins de 10 salariés et dont le total de bilan ou chiffre d'affaires n'excède pas 2 M€ a la possibilité de demander un étalement du paiement de l'impôt sur le revenu relatif à la plus-value réalisée lors de la cession.
Depuis 2019, l’étalement de l’imposition des plus-values en cas de recours au crédit vendeur est élargi aux entreprises individuelles et sociétés de moins de 50 salariés et dont le total de bilan ou le chiffre d’affaires n’excède pas 10 M€.
Pour le repreneur, le recours au crédit-vendeur influence favorablement l'environnement de l'entreprise ; car cela donne confiance en les capacités et compétences professionnelles du repreneur…
Pour sécuriser son financement, le cédant qui accorde un crédit vendeur peut demander la caution d'une banque (généralement la banque qui intervient dans le financement de la reprise de l'entreprise).
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Vous pouvez également proposer au cédant une clause d'earn out ou "complément de prix". L'objectif de cette clause est d'indexer une partie du prix de cession aux résultats futurs de la société cible. Malin, non ?
3/ De la BPI (Banque Publique d'Investissement)
La BPI France a mis au point le prêt transmission allant de 40 000 à 1 500 000 euros, dont l’objectif est de financer :
L’acquisition, par un ou des actionnaires majoritaires, d’une minorité du capital lorsque l’opération est essentielle au développement de l’entreprise ;
La transmission de la majorité du capital, des droits de vote, ou le cas échéant, d’une position minoritaire ayant vocation à atteindre la majorité dans un temps déterminé, attestée par contrat ;
La reprise du fonds de commerce.
Quelles sont les autres options pour financer le rachat d'une entreprise ?
1/Une créance de vos associés
Si vous créez une société pour reprendre une entreprise, vos associés pourront “prêter de l’argent“ à cette société en portant une partie de leurs apports au passif du bilan dans des comptes-courants d'associés.
L'associé dispose alors d'une créance sur l'entreprise, qui est remboursable et peut être rémunérée par le versement d'intérêts.
🤓 C’est un moyen par exemple pour un de vos proches de vous aider financièrement au démarrage de votre projet de reprise d'entreprise en restant minoritaire au capital.
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Ces comptes-courants peuvent être considérés comme des "quasi-fonds propres" (mode de renforcement des fonds propres) lorsqu'ils sont bloqués.
2/Le crowdlending
Le crowdlending permet aux entrepreneurs d'emprunter auprès de particuliers grâce à une solution comme October. Les prêts proposés peuvent être proposés avec ou sans intérêts ou prendre la forme de prêts en minibons.
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Le remboursement des fonds placés n'est pas toujours garanti, mais les intérêts seront variables selon le degré de risque : ils peuvent ainsi aller de 4% jusqu’à 10% par an.
Ce type de crowdfunding permet en général de financer des dépenses non prises en compte par les banques, comme le besoin de liquidité par exemple ou des projets d'investissements immatériels.
3/ Le crédit bail
Aussi appelé leasing, pour le matériel comme les ordinateurs, voitures, etc de la société, avec une possibilité de rachat en fin de contrat.
4/ Les financements solidaires 🍀
Si vous souhaitez racheter dans le secteur de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS), il existe de nombreux organismes si :
- vous n'avez pas obtenu la totalité de votre financement via le système bancaire,
- si vous vous lancez dans le secteur de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS).
Vous pourriez alors contacter :
La Nef, société coopérative de finances solidaires, qui finance principalement les activités ayant une dimension écologique, sociale et culturelle.
La Caisse Solidaire, organisme financier, créé dans Hauts-de-France, qui a étendu son champ d'intervention à l'ensemble du territoire national.
Maintenant que vous savez tout sur les différentes sources d’investissement, voici comment garantir vos prêts pour rassurer les frileux organismes de prêts.
Comment garantir vos prêts pour rassurer les banques ?
Il existe différents dispositifs pour garantir vos emprunts et ainsi faciliter vos prêts bancaires.
Une garantie
En échange d’une cotisation annuelle, il existe des garanties qui agissent comme une assurance qui couvre une partie de la perte finale de votre organisme de financement en cas de défaillance de l'emprunteur. Pour la banque comme pour vous, cela permet d’alléger la prise de risque puisque la banque est protégée tout autant que vos biens personnels.
🤓 À vous de choisir avec votre banque la garantie la plus adaptée à votre projet, que ce soit avec France-Active, la BPI ou d’autres organismes. Il existe des fonds de garantie régionaux, ou encore des sociétés de caution mutuelle (SCM).
Constitués en sociétés coopératives, ces établissements de crédit peuvent apporter une garantie bancaire à leurs membres de deux façons :
- en garantissant directement l'emprunteur auprès de la banque,
- en contre-garantissant la banque qui prend le risque.
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Vous voulez en savoir plus sur les dispositifs de garantie ? C’est par ici !
Vous savez désormais comment financer le rachat de votre société. En avant Guingamp !